Jusqu'au bout !

J'ai comme l'impression d'avoir un poignard dans le dos. Je sanglote et je pleure à longueur des journées. Comment ai-je pu me comporter de la sorte ? Je n'arrive pas à croire que ça s'est vraiment passé. Et lorsque je pense aux derniers mots qui m'ont été adressés par Sébastien avant son trépas, je suis dans une profonde amertume. 

- Tu sais Alex, me dit-il, t'as toujours été mon meilleur ami et tu le seras toujours car moi je t'aime vraiment.

Je restai sans mot en le regardant coincé sur son lit d'hôpital en train de s'éteindre petit à petit. Je ne savais pas quoi faire pour empêcher cet événement. Je pleurai ! Je pleurai à fond en me rendant compte que j'étais face à mon professeur d'amour. Eh oui ! Dans ses derniers jours, Sébastien m'a enseigné le vrai sens du mot amour.

Ce soir là, alors que le pauvre Sébastien était chez lui, je lui ai demandé de passer prendre un verre avec moi. Et comme d'habitude il n'a pas hésité de faire le déplacement pour passer une excellente soirée avec son pote. Chemise blanche, gilet noir et pentalon gris, c'était comme ça qu'il était habillé.

- Quoi, ne me dis pas que t'as passé seul la journée aujourd'hui ! Me dit-il en riant.

- Pour une fois oui ! Plus aucune nana ne veut de moi ces temps ci.

- Dégage, salot ! Ajouta-t-il encore en riant.

L'ambiance était fabuleuse ce soir là. On a trop discuter autour de notre avenir et il n'a pas arrêté de me dire d'être toujours conscient de ce que je suis. Mais dans mon cœur, l'envie de l'éliminer ne me quittait pas. Mon souhait et celui de nos camarades du travail était que le nom de Sébastien ne soit plus cité. Le poison était déjà dans son ventre car il résidait au tout premier verre de Sébastien. Ma mission était accomplie et j'attendais impatiement l'acte deux ! La soirée s'est achevée et avant de nous séparer, il me serra très fort dans ses bras et partit. Malgré le fait de vouloir lui voir mourir, je culpabilisais déjà très fort. J'avais anticipé le deuil. 

C'est le lendemain matin que l'annonce nous arriva comme une bonne mauvaise nouvelle. Sébastien était emmener aux urgences à la clinique centrale. Rapidement, Odile sa petite sœur me dira qu'il a été empoisonné comme l'avait déclaré le médecin. Alors une enquête rapide était ouverte. J'avais vraiment peur parce que Sébastien n'était pas encore mort. Donc il suffisait que la police lui pose la question << où étais tu hier ?>> Pour finalement me dénoncer. Toute la journée, je l'ai passée dans ma chambre sans m'être rendu à la clinique. Cela avait soulevé des forts critique et j'étais rapidement considéré comme le premier suspect dans l'affaire. En arrivant là dans la soirée, les gens n'arrêtaient pas de me regarder. Et le pire que je craignais arriva. Sébastien avait prononcé une phrase. <<Où suis-je ? >> Les médecins se sont précipités vers lui accompagnés d'un agent de renseignements sur cette affaire. Je me mis à la porte pour tout entendre quand soudain la question lui fit posée. Il me fixa des yeux et mon sang devint comme de la glace. Puis il répondit <<non ! J'étais chez moi toute la journée d'hier sans sortir>> l'agent avoua que l'affaire devenait compliquée. J'étais scotché à la porte d'entrée en pleurant comme un enfant. Pourquoi ne m'a-t-il pas simplement dénoncé ? Et je pleurai encore. Ses chances de vie s'amoindrissaient dit le médecin.

Ce que me fit Sébastien avant de mourir, je le considère autrement avec beaucoup de fierté et de respect. Car ce n'est peut être pas un cadeau d'adieu mais un cadeau pour les yeux. Oui ! J'avoue que Sébastien m'a appris que l'amour ne doit pas cesser parce que celui qu'on aime a failli. L'amour est la chose la plus indubitable que je connaisse.

On n'aime pas les qualités d'une personne, mais on aime la personne. Or la personne, c'est l'ensemble des défauts et qualités réunis dans un corps. Si l'on faisait l'effort d'aimer réellement, on verra que l'amour c'est jusqu'au bout !

Daniel Mcdan ✍️