Lélia et le voyageur (fin)
Chapitre 3 Depuis ce soir-là, Lélia gardait toujours la plume sur elle. Elle l’avait accrochée à un fil rouge qu’elle portait autour du cou, bien cachée sous ses habits. À chaque fois que le silence devenait lourd dans la maison, à chaque fois qu’elle sentait l’ombre des voix sévères derrière elle, elle touchait la plume… et un vent doux se levait dans son cœur. Mais les jours passaient, et le voyageur ne revenait plus. Du moins, c’est ce qu’elle croyait. Car chaque matin, juste avant l’aube, une nouvelle fleur apparaissait près du vieux puits, toujours la même : une fleur de lumière, aux pétales bleus et jaunes, qui brillait doucement même dans la brume. Lélia comprit : il était toujours là, mais il se cachait. Un soir, elle décida de faire quelque chose qu’elle n’avait jamais osé : elle écrivit un mot. Elle prit un vieux papier, y dessina une petite main serrée dans une grande, et écrivit en bas : Je n’ai pas oublié. Ma main te cherche toujours. Puis, sans bruit, elle sor...